L’austérité au banc des accusés
Depuis l’élection du Parti libéral, il ne se passe pas une semaine sans annonce de coupures. Selon Johanne Alarie, représentante des Centres de femmes : « L’austérité n’est pas une fatalité, mais bien un choix que fait le gouvernement pour mener à bien son projet de réduction de la taille de l’état et de privatisation des services publics. Ce choix est fait au détriment de la classe moyenne, des populations pauvres, mais surtout aux dépens des femmes ». Dans un même ordre d’idée, Donald Rheault, président du Conseil central CSN-ATNQ ajoute que: « l’austérité est une attaque à nos droits fondamentaux et à nos acquis sociaux. Tous les secteurs sont touchés par les coupures, mais on laisse les banques s’enrichir honteusement et on accorde d’importants crédits d’impôt aux entreprises. Le Parti libéral choisit le camp des patrons et abandonne les travailleurs et les travailleuses ». Luc Gravel, président du Syndicat de l’enseignement de l’Abitbi-Témiscamingue et de l’Ungava, n’en revient tout simplement pas : « Plus de 400 millions de dollars coupés en éducation, des offres patronales anémiques accompagnées de surplus de travail, c’est à croire que le Parti libéral méprise complètement les enseignantes et les enseignants, cherche à miner la qualité et l’accessibilité de l’éducation en plus de la transformer en marchandise ».
Le secteur de la santé fait aussi l'objet de politiques qui, au final, ne feront que se répercuter sur la qualité des services à la population en plus de générer de nombreuses pertes d'emplois, comme l'indique la directrice au conseil d'administration de l'APTS, Sylvie Godin: «De nombreuses pertes d’emplois en découleront, en plus de la déstabilisation du réseau qui sera en mode réorganisation pendant de nombreuses années plutôt qu’en mode solution. Présentement, l’insécurité s’installe auprès des travailleuses et travailleurs qui s’inquiètent des modifications à leurs conditions de travail, sachant que le ministre de la santé a comme objectif d’augmenter leur mobilité et leur flexibilité, tout en ne reconnaissant pas leur valeur en leur proposant des offres méprisantes au niveau salarial.
Un ministre régional qui déçoit
Le ministre responsable de la région, Luc Blanchette, ne sort pas indemne de ce tribunal populaire. Il a en effet été reconnu coupable pour son incapacité à défendre les intérêts de sa région, lui qui se disait « très régionaliste » pendant la campagne. Selon Philippe Marquis, porte-parole local du mouvement Touche pas à ma région : « jamais nous n’avons vu un député si peu combatif pour protéger les acquis de notre région. On assiste à un projet de centralisation sans précédent, la tradition de concertation régionale qui existe depuis plus de 40 ans vient d’être éclipsé, nos institutions et nos lieux de démocratie sont abolis ou affaiblis, et notre ministre régional reste coi, c’est franchement décevant ».
Danik Laporte porte-parole du Réseau de vigilance conclue en soulevant une incohérence flagrante : « ce gouvernement se dit transparent et accessible, mais il contraint la liberté de parole de ses ministres et celles des employés de la fonction publique, et pour la première fois en 12 ans d’existence, le ministre responsable de la région a refusé de rencontrer le Réseau de vigilance de l’Abitibi-Témiscamingue, représentant tout de même 30 000 personnes».
-30-
Pour information et entrevue : Danik Laporte 819-762-3114